Dyslexie début et cause de mon instabilité

Avantage d’être ambidextre

Toute ma vie j’ai pu bricoler ou laver les vitres au choix de la main gauche ou de la main droite, ce qui est un avantage. Mais écrire de la main gauche était interdit du temps de ma scolarité, peut-être que sinon j’aurais eu un niveau normal en orthographe ?

dyslexie = instabilité scolaire

Cependant ce qu’il faut bien appeler un handicap, la dyslexie, eut pour conséquence une totale instabilité. En effet aucune école n’accepta de me garder plus d’un an à partir de la 5ème alors que j’avais redoublé la 6ème. Et ma mère de quémander auprès de telle nouvelle école ma rentrée, pourtant obligatoire. Aucune école ne voulait de moi. Un éclair se produisit en 3ème grâce à l’algèbre que je trouvais jubilatoire, et dont je me passionnais. Mais cela était totalement insuffisant pour plaire à une école ! J’aimais aussi la chimie, un peu la physique. Mais toutes ces matières quel intérêt pour une fille ? J’eus été un garçon peut-être qu’on aurait été plus indulgent avec moi, donnant tout espoir pour mon avenir dans le technique. Pour une fille personne n’y pensa. De toute façon mon avenir était écrit d’avance : attendre le mari puis avoir des enfants. Tel était le seul avenir envisageable pour une fille. J’ai ainsi égrené : lycée, cours complémentaire, école religieuse, école privée, école à bac. Ce parcours instable et de rejet permanent orienta tout mon avenir de jeune fille puis de femme. Il me fallut acquérir seule une confiance en moi par d’autres voies.

Pour la 6ème et la 5ème j’allais au lycée de Sèvres en train, puis à l’école complémentaire de Chaville en bicyclette pour la 4ème et la 3ème. Pour la 2de une autre école située à Versailles je repris le train, pour la 1ère j’allais dans une école privée à Paris par le train. Ce n’était que le début de mes allées retour à Paris que je commencerais à fréquenter pour mon plaisir, surtout pour les étals de livres que les libraires organisaient sur les trottoirs car j’étais devenue une lectrice insatiable et pour toujours. Au moins changer constamment d’école me donna une autonomie de mouvements, j’appris tôt à me déplacer seule et par des moyens de transports divers.
Dans l’école complémentaire j’étais avec des élèves qui n’étaient pas de ma classe sociale, et à mon insu, j’appris beaucoup de leur mode de vie, ce qui me servira toute la vie : je savais ce qu’était la différence entre les classes sociales dès la classe de 3ème. Les logements étroits, sans salle de bains, les cloisons fines, les chambres pour trois enfants, ou plus, les odeurs dans les cages d’escalier. Bien que je ne connus le terme « classes sociales » qu’une fois adulte.

Puis je fus mise dans une école religieuse catholique. Mal s’en trouva car j’étais justement en pleine remise en question, depuis l’âge de 12 ans, de ma croyance en Dieu. Je rechignais à me confesser comme nous en avions l’obligation, j’avais beau chercher je ne me trouvais pas de « péchés », et n’osais pas ne pas effectuer les prières qui m’étaient prescrites car elles devaient être effectuées aussitôt à la vue de tous dans l’église.
Le temps où j’étais une croyante fervente était passé, vers 15 ans j’étais dans une situation intermédiaire : déiste, n’osant encore être simplement athée.

Ma sœur catholique très pratiquante…

Ma sœur ainée de 10 ½ de plus que moi, eut une période de croyance catholique fervente, au point de faire le pèlerinage de Paris à Chartres à pied ; elle se levait tôt pour se rendre la plupart des matins à la première messe dans son église favorite située dans le 5ème arrondissement de Paris. Une des plus anciennes et petites églises de Paris : Saint-Julien le Pauvre. Était-ce le nom qui séduisait Micheline ? car de culte grec ; ou sa beauté, lovée dans ce quartier animé de Paris, plutôt fréquenté par les étudiants des facultés alentour, elle parait comme un havre de paix. Ce fut le modèle qu’elle me montra, bien que je n’atteins jamais cette sorte de piété. Enfant je décrochais le crucifix au dessus de mon lit pour l’allonger à côté de moi en disant qu’il avait besoin de se reposer de sa posture debout permanente, quoique cela ne prouva pas ma croyance en Dieu mais plutôt ma compassion pour un autre.
Puis ma soeur rencontra un homme qui allait devenir son mari sept ans plus tard. Ils se fréquentèrent et attendirent sept ans avant de se marier, ma soeur restant vierge. Même pour les années 1950/1960 cette conduite était exceptionnelle. Certes lui était en cours d’études de médecine, plus sa spécialisation de pédiatre, mais ils se marièrent juste avant la fin de ses études car il eut un poste de remplaçant en province. Ce futur mari était, de tradition par sa famille, protestant calviniste, de l’Église réformée de France.

Ma sœur eut sa part d’instabilité :

… elle se convertit au protestantisme !

Ce qui me déstabilisa, pré-adolescente, fut que ma soeur se convertisse au protestantisme. C’était une obligation pour elle si elle décidait de se marier avec ce jeune homme. Ainsi ma soeur ainée qui avait apporté l’animation de ses sorties pour aller danser ou au TNP dont elle nous rapportait ses enthousiasmes pour Gérard Philippe par exemple, ne sortit plus, et ne nous apporta plus cette fraicheur de la culture qu’elle découvrait !

suite de l’autonomie de pratique religieuse et jalousie de ma soeur

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