Changement de religion de ma sœur
Il faut se replacer dans les mœurs de l’époque pour comprendre le choc. Les guerres de religion en France avaient eu pour cause le protestantisme, considéré comme hérétique. Cette certitude perdura longtemps dans la communauté catholique majoritaire à 80 % en France. Les Papes successifs les désignaient comme tels, encore durant mon enfance et mon adolescence. J’en fus désorientée.
C’est à cette époque, vers 12 ans, que j’allais donner mon « congé » aux sœurs franciscaines du patronage que je fréquentais plusieurs fois par semaine. Elles en furent surprises et me demandèrent un entretien. Leur ai-je dis que « je ne croyais plus en dieu » ?
Un fait particulier participa à mon éloignement de ma sœur. Alors que nous nous promenions, moi, ma sœur, son futur et un de leur ami, ce dernier déclara que marié la relation sexuelle avec une épouse ne devait se faire qu’à travers un trou percé dans la chemise de nuit de l’épouse. J’en fus perturbée, bien que ne sachant que peu de chose de la sexualité, au point que ce fait contribua à m’éloigner d’avantage de ma sœur. Je n’en dis rien à personne, ma sœur ne put soupçonner le choc que je reçus ce jour-là.
Durant son enfance ma relation avec ma sœur était difficile du fait du trop grand écart d’âge. Micheline d’une part était jalouse de l’attention que notre mère me prodiguait, oubliant qu’un bébé, puis une enfant, suscitait forcément plus d’attentions qu’une jeune adolescente, puis jeune fille. Il est vrai que Micheline avait été fille unique durant plus de 10 ans recueillant par la force des choses l’unique attention de ses parents.
Notre mère loue une chambre à ma sœur pour son autonomie
Pourtant Alda fit quelque chose d’important pour Micheline : elle loua une chambre à l’entresol du même bâtiment pour qu’elle ait son autonomie. Micheline après des études d’infirmière avait commencé à travailler dans un sanatorium de la banlieue où elle dormait de temps à autre.
Cette chambre lui permettait aussi d’avoir ses horaires personnels. Quand elle sortait le soir tant au théâtre que pour aller danser. Il lui suffisait de monter cinq étages pour se retrouver en famille quand elle le désirait, elle pouvait sinon rester dans l’appartement des loueurs tant pour manger, dormir, vaquer à sa vie quotidienne, sans l’ennui, pour une jeune fille, d’avoir la petite sœur dans les jambes. Micheline prit-elle conscience de cet immense cadeau ? À moins qu’elle le retourna à l’envers pensant : on m’a mise à l’écart de la famille ?
Cet écart d’âge ne m’explique pas pourquoi ma sœur développa une telle jalousie à mon égard durant toute sa vie,
allant jusqu’à fantasmer (pas en bien !) ma vie auprès de tous les membres de la famille… jusqu’à ce jour, elle ayant atteint l’âge de 91 ans, et moi 81 …! Cependant les plus fautifs furent les « confidents » qui crurent ce qu’elle pouvait leur raconter de ma vie alors que nous ne nous ne sommes pas croisées depuis la mi des années 70 ! et très peu vu à partir des années au moins 1950…
Rapidement il se révéla que nous n’avions pas du tout la même conception de la vie, encore moins de ce qu’est être une femme. Quand je revins d’un séjour en Angleterre où j’avais pris deux ou trois kilos, ayant consommé leurs chocolats et glaces peu connus encore en France, je fus moquée par ma sœur comme étant devenue « grosse », insulte dans la famille !… elle ne pouvait devinez que adulte elle serait à vie « grosse » selon son critère et moi maigre du fait de mon anorexie de 7 ans…
La suite est l’emménagement dans un pavillon de banlieue proche de la nature
Mais le plus important est la lettre que je me décidai à lui envoyer récemment