Ma mère : « mon sexe dur comme du bois »

Ma mère m’informait alors qu’elle ne ressentait plus rien avec mon père.

Avec des gestes, peu explicites, elle me disait : mon sexe est dur comme du bois. Cette phrase était choquante, elle me bouleversait parce que je n’en comprenais pas le sens profond : qu’est-ce qu’un sexe de femme dur comme du bois ?

Le bois est par nature insensible, mais surtout qu’est-ce qu’un sexe de femme non dur comme du bois ?

Je n’en savais absolument rien ! Ne serait-ce qu’être amenée à me figurer un sexe de femme m’était impossible, pas plus que celui d’un homme ! Qu’est-ce que le sexe d’une femme était sensée ressentir au contact de celui d’un homme ? Quel contact avaient-ils et comment ?

Et zut me parler de sexe me choquait, c’est un sujet dont on ne parle jamais, jamais je n’avais dans ma famille, ni en dehors, entendu parler de sexe qu’il soit féminin ou masculin, je n’avais aucune vision de comment chacun pouvait être !

Dans ces moments là de confidence je ressentais une énorme gêne, pas à ma place, je finissais par m’assoir là sur le bord d’une marche froide, bloquée par ma mère debout devant moi, alors que j’avais bien d’autres sortes de projets : courir dehors, voir la forêt, me promener en bicyclette, aller à Paris.

Elle me raconta qu’elle voyait un médecin.

Suite à des hémorragies elle avait subi des radiothérapies pour brûler l’intérieur de son corps et stopper ses hémorragies. Que maintenant elle ne ressentait plus rien. Qu’elle avait peur que mon père la trompe.

Elle me demandait de le surveiller, plus particulièrement durant les soirées chez tels amis ou quand tels amis étaient reçus à la maison. Elle avait peur d’une des épouses parmi leurs couples d’amis. Alors que ma mère était très coquette, parfumée, ongles vernis, dotée d’une belle garde-robe qui emplissait penderies, armoires, commodes, choisie durant les nombreuses après-midi durant lesquelles elle se rendait à Paris, mais se maquillait peu, et n’était pas du genre à aguicher qui que ce soit, même pas mon père. Ce qui n’était pas le cas de la femme qu’elle me désignait. Parce que dans le jeu aguichant d’une femme il y a volonté de tournée la tête à tel ou tels hommes.

Mais vraiment ce qu’elle me demandait m’était impossible à faire. Quoi ? de surveiller cette femme très maquillée, provoquant les hommes ?

Je ne suis même pas sûre que cette femme avait un but particulier, sinon juste besoin de plaire aux hommes en général. Et de toute façon je trouvais cette demande de ma mère malsaine, ne me regardant pas, ce n’était pas mon problème, je ne savais rien sur ce genre de femmes, mon père était-il potentiellement un homme à tromper sa femme ? Tout ça me dégoûtait.

Ma mère n’avait-elle pas d’amies à qui raconter tout ça ? Ma mère ne savait-elle pas que je ne savais rien sur la sexualité ? Croyait-elle que nous avions des conversations sur ce sujet avec mes camarades de classe ? Ne savait-elle pas que la pudeur bloquait tout échange concernant les sentiments d’autant qu’aucune de nous ne tombait amoureuse !

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